Phytothérapie
La phytothérapie est une médecine fondée sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels. Le terme vient du grec « phytos » qui signifie plante et « therapeuo » qui signifie soigner.
Le premier texte connu sur la médecine par les plantes est gravé sur une tablette d'argile, rédigé par les Sumériens en caractères cunéiformes 3000 ans av. J.-C. ; ils utilisaient des plantes telles le myrte, le chanvre, le thym, le saule en décoctions filtrées. Le Papyrus Ebers, du XVIe siècle av. J.-C. est le premier recueil connu consacré aux plantes médicinales. De loin le plus volumineux de l'Égypte ancienne avec « 110 pages », il fait référence à de plus anciens documents citant des dizaines de plantes accompagné d'un mode d'utilisation
Trois types de pratiques
. une pratique traditionnelle non conventionnelle (absence d'études cliniques systématiques) à visée explicitement thérapeutique, souvent très ancienne, reposant sur l'utilisation de plantes selon des vertus découvertes empiriquement. Pour l'OMS, cette phytothérapie est une médecine traditionnelle encore massivement employée dans certains pays notamment les pays dit "en voie de développement".
Rares sont aujourd'hui en France les préparations phytothérapiques encore remboursées par l’assurance maladie même si elles sont prescrites par un médecin. Pour pallier à ce désengagement, certaines mutuelles remboursent sur présentation des justificatifs un forfait annuel d’automédication par les plantes.
. une pratique qui découle de la recherche technologique de laboratoire sur les extraits actifs des plantes. Les extraits actifs identifiés sont standardisés afin de fabriquer des médicaments pharmaceutiques ou des phytomédicaments qui sont ensuite brevetés et financièrement profitables. Les connaissances ancestrales des chamans et autres guérisseurs d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie sont depuis des décennies systématiquement répertoriées en vue d'identifier les principes actifs des plantes médicinales. Ces recherches de l'industrie s'appuient donc sur des compétences développées par ces peuples, et, via le recours à des brevets, visent à interdir aux peuples à en faire un usage plus large, sans qu'ils en retirent une rémunération autre que symbolique. Comme cette recherche s'appuie en grande partie sur les pratiques traditionnelles mises en oeuvre gratuitement depuis des millénaires et de ce que la nature offre aussi gratuitement - et donc relevant du fond humain commun - son exploitation mercantile conduisant à la brevetabilité du vivant pose un sérieux problème éthiques et politique. Ces pratiques sont dénoncées comme un pillage du capital génétique de ces pays et populations, du patrimoine commun de l'Humanité. Des prises de conscience et des réactions de protection sont prises comme dans le cas de la Bolivie.
En France leur commercialisation est validée par une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les produits finis, et à la réglementation sur les matières premières à usage pharmaceutique (MPUP) pour les préparations magistrales de plantes médicinales délivrées exclusivement en officine (pharmacognosie, biologie pharmaceutique). Une étude de 2008 portant sur les résultats thérapeutiques de 63 plantes mentionnées comme ayant un pouvoir anti-rhumatismal dans des « herbiers » parus en Europe entre les XVIe siècle et XVIIe siècle a mis en lumière l'efficacité in vivo ou in vitro de plus de la moitié d'entre eux, concluant à la nécessité d'exploiter de façon systématique les données contenues dans ces parutions.
. une pratique prophylaxique qui existe depuis l'Antiquité sans but thérapeutique ciblé mais à vocation de bonne santé, mise en oeuvre par les groupements de cuisines traditionnelles det e techniques de conservation, la consommation de denrées comme les thés ou infusions. Seuls les denrées consommés de manière séparée sont actuellement rattachés à la phytothérapie bien que les interactions entre denrées combinés fontaussi l'objet de recherches.
Les Grecs et les Romains ont utilisé à leur tour de nombreuses plantes comme en témoignent l’œuvre de Dioscoride (médecin grec du Ier siècle) ou Histoire naturelle de Pline l'Ancien, un ouvrage en 37 volumes qui dès l’Antiquité et jusqu’à la fin du Moyen Âge, a été copié et recopié sans cesse.
En Europe, jusqu'à la fin du XIXe siècle et l'avènement de la chimie moderne, les plantes représentent l'essentiel de la pharmacopée. Encore largement utilisées après la Seconde Guerre mondiale, elles sont supplantées par les médicaments de synthèse plus adapté à la vie "moderne" des villes et générateur de profits illimités pour l'industrie pharmaceutique naissante.
En France, le diplôme d'herboriste a été supprimé, pendant l'occupation nazi en septembre 1941 par le gouvernement de Vichy. De 4 500 herboristes exercant en 1941, ils ne sont désormais plus qu'une dizaine, alors qu'en Allemagne ou en Italie on compte plusieurs milliers d'herboristes.
La phytothérapeutique pour qui? pour quoi ?
La phytothérapie s’adresse à tous tant en prévention que pour traiter les maux du quotidien voir en accompagnement de traitements de maladies graves. Le praticien prescrit des préparations à base de plantes aussi bien pour soulager un problème de santé ponctuel, qu’en traitement de fond en prévention afin de rétablir un équilibre général. Les plantes sont particulièrement adaptées pour répondre aux problèmes digestifs, infections respiratoires (échinacée), infections urinaires (canneberge), la dépression (millepertuis), les migraines (grande camomille), l’amélioration des fonctions cérébrales (ginkgo biloba), troubles de la prostate, la ménopause,...
Doivent solliciter un avis médical avant de recourir à la phytothérapie : les femmes enceintes ou allaitantes, les jeunes enfants, les personnes sous médicament (de nombreuses substances végétales peuvent interférer avec les molécules chimiques tels les anticoagulants), les personnes atteintes d'une maladie grave ou chronique.
Une séance avec un phytothérapeute
Le médecin phytothérapeute cherche à comprendre le fonctionnement global du patient et replace ainsi la cause de ses maux dans une histoire singulière, la votre. L’approche anti-symptomatique de la médecine classique n'est pas de mise et la première consultation peut donc durée jusqu'à une heure.
Les médecins phytothérapeutes prescrivent généralement les plantes en première intention ou en complément de traitements classiques (par exemple pour atténuer les effets secondaires d’une chimiothérapie). Sont donc utilisées des plantes de drainage, des plantes de soutien d’organes comme le foie, les reins ou les intestins, des plantes de rééquilibrage.
Des sites internet : https://www.iesv.org (Institut Européen des Substances Végétales), https://www.plantes-et-sante.fr/14-phytotherapie (Plantes & Santé)
Livre : "Guérir grâce aux plantes, l’énergie des plantes pour votre santé", d'Isabelle Estournel, éd. Exclusif, 159 p., 15 €.