Hypnose Ericksonienne / Hypnothérapie
L’objectif général de l’hypnose est de parvenir à maîtriser ses propres comportements, émotions et réactions physiologiques via un état altéré de conscience (une transe hypnotique) durant lequel on communique plus facilement avec l’inconscient. Les processus mentaux conscients sont "court-circuités". L'hypnose génère un état modifié de conscience différent de celui produit par la relaxation ou la méditation. Il peut être léger (rêverie, transe hypnotique légère, hypnagogique), hypnopompique ou plus profond.
La personne hypnotisée est cependant sous son propre contrôle et non celui de l’hypnotiseur (plus que d’hypnose il s'agit d’autohypnose).
L’hypnose eriksonnienne, la plus courante des pratiques (et celle enseignée en France), utilise des techniques de relaxation et de sophrologie pour induire l’état hypnotique et se sert de visualisation positive (assez proche de la sophrologie).
Contre les idées reçues : on ne dort pas en hypnose, on n'est pas forcément relaxé lorsqu'on est en transe, le sujet garde le contrôle de la séance, on n'a aucun besoin d'une transe profonde pour avoir des résultats, on ne peut pas obliger quelqu'un à faire quelque chose contre sa volonté, il n'y a pas de déplacement de symptôme avec l'hypnose ericksonienne. Le pire qui puisse arriver: s'endormir ( très rare ) .
L'hypnose permet de s'occuper directement de ces forces inconscientes qui sont sous-jacentes aux perturbations de la personnalité, et elle autorise l'identification de ces éléments de l'expérience de vie d'un individu qui ont de l'importance pour la personnalité et dans le traitement des désordres aigus de la personnalité. » (Milton Erickson)
L'inconscient, selon Milton Erickson, est distinct et fonctionne différemment de notre conscient : Il comprend les mots de manière littérale, est beaucoup plus rapide, créatif, toujours actif, vit constamment au présent et de façon autonome par rapport au conscient. Il régulate nos fonctions biologiques, est un réservoir de connaissances et le siège de notre mémoire, une sorte de "guide intérieur" chargé de nous protéger en toutes circonstances et qui offre la possibilité d'un lien avec l'inconscient collectif (CG.Jung).
L’hypnose s’adresse à tout le monde sauf aux enfants de moins de 5 ans, aux psychotiques, épileptiques et aux personnes avec des troubles de la personnalité.
L’hypnose peu aussi accompagner les accouchements, améliorer l’eczéma, les rhumes des foins, les problèmes de côlon irritable, le contrôle du poids et même la sclérose en plaques (plus d’énergie et de vigueur, moins de handicap). Les troubles liés à la dépendance (tabac, alcool…) sont également du ressort de l’hypnose. Les effets antalgiques de l’hypnose sont particulièrement intéressants notamment pour les soins aux brûlés, ou lors de douleurs pré ou post-opératoires ou encore pour diminuer les effets secondaires de la chimiothérapie. Le traitement de la migraine est également un domaine d’application intéressant en traitement de fond (on apprend notamment aux enfants migraineux à prévenir les crises via l’autohypnose).
Histoire
Des traces de pratiques hypnotiques ont été retrouvées dans l’Egypte ancienne.
En Europe, les premières utilisations de l’hypnose à des fins thérapeutiques remontent au XVIIIème siècle.
Dés 1820, le scientifique Étienne Félix d'Henin de Cuvillers propose le terme « hypnotisme » dérivé de l'adjectif « hypnotique » qui signifie "qui provoque le sommeil" dont la médecine fait déjà usage. Le sommeil ou le somnambulisme provoqués volontairement et artificiellement relègue le terme de "sommeil magnétique" (provoqué par la manipulation d'un fluide magnétique proche du magnétisme animal soutenu par les scientifiques Mesmer et Puységur, au bénéfice de l'usage de sommeil hypnotique ou d'état d' « hypnotisme ».
En 1843 de l'ouvrage le chirurgien écossais James Braid publie "Neurypnology or the rationale of nervous sleep, considered in relation with animal magnetism". En 1878, le professeur et médecin français Jean-Martin Charcot réhabilite l'hypnose comme sujet d'étude scientifique en la présentant comme un fait somatique pathologique propre à l'hystérie. Le terme usuel « hypnose » apparaît en français vers 1880 pour désigner l'état hypnotique puis les diverses pratiques faisant usage de l'état hypnotique (hypnose médicale, hypnose clinique, hypnose légale, hypnose de scène).
Deux courants vont alors cohabiter : les partisans du magnétisme animal, pour qui la transe est une amplification du champ de conscience du Moi ; les partisans du courant hypnotique pour qui l'hypnose est une restriction du champ de conscience et l'accès aux automatismes inconscients.
Reconnue depuis les années 1950 par la communauté médicale anglo-saxonne,
L'hypnose eriksonnienne a été créée par le psychiatre et psychothérapeute américain Milton H. Erickson (1901-1980) qui passé une bonne partie de sa vie handicapé et a, de ce fait, développé un extraordinaire sens de l'observation.
L'hypnose comme thérapie brève a influencé d'autres pratiques thérapeutiques telle que la programmation neuro linguistique (PNL). L’Hypnose Thérapeutique s'est enrichie vers la fin du XXème siècle de la Nouvelle Hypnose et de l'Hypnose Humaniste.
Depuis la fin des années 2000 un nombre croissant de professionnels de santé (psychologues, médecins, infirmières, sages-femmes, dentistes,...) sont formés à l'hypnose (heures de formation variable de 300 à 1600)
La séance
La première rencontre permet à l'hypnothérapeute de cerner les antécédents personnels et familiaux du consultant et de connaître ses attentes.
Les séances d’hypnose durent de 30 à 90 minutes et se déroulent en quatre temps: Tout d’abord, le praticien va recourir à l’induction par via le récit d’une histoire ou la fixation d’un point. Le patient se détache alors de son environnement et se relaxe. Puis la phase de « dissociation » (ou confusion) coupe la personne de ses perceptions visuelles, auditives, tactiles. Sa respiration et son rythme cardiaque ralentissent, le corps s'engourdi et s'immobilise (moment de pratiquer à l’hôpital un soin en principe douloureux). Il existe aussi une « technique de confusion », utilisée en PNL et mise en valeur par Milton Erickson : on demande au consultant de penser à son pied droit, puis très vite à sa main gauche, très vite encore à la couleur des yeux de son père, etc. L'esprit cohérent se trouve alors rapidement surchargé et préfère se réfugier dans la détente qu'on lui propose par ailleurs. Cette technique porte également le nom de « confusion des sens ».
Lors de la troisième étape, l’hypnothérapeute énonce des suggestions adapter à l'objectif de la séance (être plus convivial, arrêter le tabac, abandonner son stress,...). Le consultant est ensuite ramené à la conscience normale.
Tarifs : 50/70€ (une heure environ). Il faut envisager de 6 à 12 séances (une par semaine). non-remboursées par la Sécurité Sociale sauf si elles sont pratiquées par un médecin.
Pour aller plus loin
Livres : " Erickson, hypnose et psychothérapie", de Dominique Megglé, (éd. Retz, 191 p., 22,90 €); "L'hypnose et la graphologie", de Martine Le Coz et Erich Lancaster (Éditions Du Rocher, 1991).
Sites internet : https://ffhtb.fr/ (Fédération Française d'Hypnose et de Thérapie Brève); https://www.cfhtb.org/hypnose/ (Confédération francophone d'hypnose et thérapies brèves); http://www.aep-hypnose.com/hypnotherapie.html (Association Européenne des Praticiens d'Hypnose)