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Méditation Zen

 vous etes therapeute

Basée sur l'expérience immédiate et la compréhension de toute chose sur le champ, cette méditation permet de changer la vision que nous avons de la réalité. C'est un changement radical de point de vue sur le monde et nous-même simplement par le biais de l'observation et de la réflexion.

Zazen, la méditation assise est la pratique grâce à laquelle le Bouddha s'est éveillé, il y a 2600 ans. Elle constitue le cœur du zen, avec une attention précise portée à la posture, à la respiration et à l'apparition-disparition des pensées. On l'appelle également Shikantaza = simplement assis.

Pour méditer on peut se retirer dans un ermitage de montagne mais une simple pièce fera tout aussi bien l'affaire. On la prévoira silencieuse, ni trop chaude l'été, ni trop froide l'hiver, ni trop éclairée en journée, ni trop sombre en soirée. On se procure un coussin ordinaire suffisamment épais afin de croiser les jambes sans difficulté. Et un kôan : « sous l'arbre on pose le coussin, sur le coussin on pose le corps, sur le corps on pose l'esprit, mais sur l'esprit que pose-t-on ? »

Il faut partir de quelque part, de ce corps, du mental. Parfois amis parfois en douleur. La méditation va aider à métamorphoser tous les obstacles intérieurs pour que dominant, son corps et son mental deviennent le creuset de l’éveil.

Si la pratique est collective trois coups de cloche marquent le début de la méditation, deux la fin. Il n’y a rien entre ces deux moments, pas un bruit, personne pour vous observer, personne pour vous parler. Telle est la manière traditionnelle du zen : seulement vous avec vous-même. Et quelque part l’inconnu.

Histoire

Selon l'exemple du Bouddha, pour méditer il faut premièrement un lieu (un arbre dit ficus religiosa mais le Sage du clan des Shâkya s'accommoda une fois d'un parasol formé des sept têtes d'un dieu-serpent). Deuxièmement, un coussin d'herbes dit kusa mais le Bouddha utilisait également un siège de diamant. Troisièmement, un corps, l'élément le plus important pour lequel les maîtres et autres yogis n'ont guère prévu d'alternative. Peu importe d'ailleurs qu'il soit revêtu des trente-deux marques majeures d'un Éveillé ou qu'il s'agisse d'un vulgaire sac de peau comme disaient les maîtres chan.

La séance

Fondamentalement, il n’y a que trois points à retenir dans l’apprentissage de la méditation : être stable, être tonique, se sentir à l’aise. Le corps, la respiration et le mental sont en jeu.

Devant l'entrée de la pièce, on dépose ses chaussures. Il s’agit de se déchausser et de réapprendre la délicatesse dans les gestes simples. Ce simple et puissant rituel permet la présence à soi et aux choses : poser doucement ses chaussures, la gauche à gauche de la droite, la droite à droite de la gauche. On enlève ses chaussettes pour laisser à la porte ses idées sur le zen, ses jugements sur le bouddhisme, ses attentes fussent-elles ensoleillées. On les glisse avec soin une à une dans ses chaussures, non pour négliger ou mépriser les idées et les pensées, bien au contraire, mais pour les reprendre à la sortie. On se fait confiance.

L’esprit frais on peu entrer dans la pièce preque vide de tout objet. Nue comme l’expérience, celle de se rencontrer soi-même sans intermédiaire aucun. On s'incline, mains jointes, en un geste de gratitude.

On prend un coussin, on tâte sa qualité (épaisseur, dimensions) adapté à sa propre morphologie. Assis face au mur les fesses sur le coussin, le-la méditant-e croise les jambes en lotus ou en demi-lotus, redresse le buste et garde la tête droite, les yeux mi-clos, le regard tombant vers le sol. Il-elle peu aussi se mettre à genoux (les deux genoux doivent toucher le sol avec une égale pression) sur un coussin ou un banc, les jambes croisées et les fesses surélevées assurant la stabilité. Ou bien encore s'asseoir sur une chaise, la colonne droite comme axe de la méditation.

Ensuite il-elle pose les mains dans le giron, la main gauche sur la main droite, les pouces se joignant à l’horizontale. On décolle légèrement les bras du buste, la cage thoracique n’est plus comprimée. On ferme la bouche, la respiration passe naturellement par le nez, le souffle devient calme, on respire librement et doucement, sans contrainte. On rentre délicatement le menton et on abaisse le regard devant soi. Et c'est tout.

Le secret du Zen consiste à s’asseoir, simplement, sans but ni esprit de profit, dans une posture de grande concentration. Avant de s'installer dans l’assise droite, expulser l’air des poumons trois ou quatre fois sans bruit, mains sur les genoux, expir long et bouche entr’ouverte, inspire par le nez. Ensuite, balancement de gauche et de droite, sept ou huit fois avec des mouvements plus en plus rréduits jusqu’à la rectitude du corps.

La tonicité se trouve en redressant la colonne vertébrale et en s'asseyant sur le bas des fesses, pas sur le haut. La posture permet de sentir que son corps est solidement ancré dans le sol et qu’il se déploie avec souplesse dans l’espace.

Mais rester dans cette position pendant une demi-heure pourra sembler interminable. Il n’y a plus de bruit à l’extérieur mais, en soi, que se passe-t-il? Le silence ou le bruissement de l’esprit ? Poser un regard panoramique dessus pour accueillir tout ce qui surgit (pensées, sensations, émotions) mais sans s'y accrocher. Il faut alors suivre le mouvement de la respiration qui passe par le nez, emplit les poumons, repart. Les perturbations se calment, l'esprit peu à peu s'unifie.

On entre alors dans un état de profond apaisement ou plutôt de paix et, dans cet état d'abandon, toute opposition se dissous. La pratique (régulière) du zazen permet d’apaiser, de clarifier l’esprit et de créer une véritable stabilité de l’être au milieu des tourments de l’existence.

À la fin de cette séquence de méditation, avant de se relever, on procéde comme on a commencé (balancement de droite et de gauche dans des mouvements de plus en plus larges, expulsion de l’air par la bouche entr’ouverte, inspir par le nez. Ce temps de transition permet de vivre le corps dans la lenteur.

Alors peu commencer la méditation marchée. Attitude digne, stable, tonique, à l’aise, corps et tête redressé, regard abaissé devant soi. Le poing gauche enserre le pouce gauche, la main droite enserre le poing gauche, le pouce droit appuie à la racine du pouce gauche, et les mains sont posées délicatement contre le sternum, les avant-bras à l’horizontale.

La marche se fait au rythme de la respiration : avancer son pied droit et sur l’expiration, déporter le poids du corps sur la jambe avant, la jambe arrière détendue mais sans que le talon décolle du sol. À l’inspir, le pied arrière passe devant et on porte le poids du corps sur la jambe avant. Le pas s’harmonise avec le souffle et l’on se contente de faire un pas l’un après l’autre.

Si la séance est collective, le responsable de la méditation récite : "Que ces vertus qui se répandent en tous lieux tarissent la source des souffrances et nous permettent avec tous les êtres de réaliser la voie de l'éveil."

Pour aller plus loin

Livres : "Esprit zen, esprit neuf", de Shunryû Suzuki (Éditions du Seuil, collection "Points Sagesses") ; "Retour au silence : La pratique du Zen dans la vie quotidienne", de Dainin Katagiri (Éditions du Seuil, collection "Points Sagesse"); "Méditation créatrice et conscience multidimensionnelle", de Lama Anagarika Govinda (Albin-Michel) ; "Pensées des grands maîtres zen", de Thomas Cleary (Éditions Vega) ; "Enseignements du maître zen Dôgen, Shôbôgenzô Zuimonki, notes fidèles de paroles entendues du maître zen Ejô", de Kengan D. Robert (Ed. Sully Éditions) ; "Le Zen autrement", de Stephan Schuhmacher (Albin Michel) ; "Soyons Zen : au-delà des mots... la liberté de l'esprit", BD de Tsai Chich Chung (Lys Éditions)

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