Non sujet ? Que traiter ? Qui traiter ? Quoi traiter ?
Que traiter ? Qui traiter ? Quoi traiter ? Lorsque la Rédaction m'a demandé d'écrire quelques lignes pour le dernier article de l'année, l'embarras du choix thématique m'a saisit. Que traiter ? Que dire et comment ? tant les sujets d'interrogations et de perplexité gagnent tout un chacun-e. Tant les constats des déréglements liés à nos modes de vie et au système prédateur et destructeur de production et nos espoirs sont immenses.
Alors qu'aujourd'hui il devient difficile de maintenir un propos passéiste et conservateur sur le devenir de la planète et du vivant, bon nombre encore de nos frères et soeurs humain-es ne parviennent pas à faire le pas, à oser le changement de regard, à tenter la libération des engrammes culturels et idéologiques. Le conditionnement basé sur les peurs nous expulse de nous-même depuis l'enfance. D'abord le besoin fondamental nutritif dont le sein maternel (ou le biberon pour les moins chanceux-ses) nous apporte avec la rassasiement la dépendance gustative et affective, la sacralisation de la mère nourricière forcément bienveillante et aimante, les premiers émois et les premières satisfactions du plaisir.
Puis viennent les premières audaces avec les premiers pas hésitants et sans cesse recommencés qui nous donnent confiance en nous, sauf à ce qu'une voix d'autorité nous jette maladroitement à la face "non, attention tu vas te blesser, tu vas te faire mal, etc..." Et nous plonge inutilement dans l'interdit et la peur, brisant nos ailes et notre audace, nous faisant entrer dans le moule du "normal" et de la norme. Guider n'est pas contraindre, c'est accompagner et éclairer. Certain-es rencontreront, à l'opposé, l'indifférence parentale toute aussi destructrice et normative.
On entend souvent dire : "on n'apprend pas à être parent". Certes, encore que ! Un regard questionnant et curieux sur le monde qui nous entoure peut très vite - jeune parent - nous en apprendre bien plus que toute école. Et après aussi. Mais cela nécessite un peu de volonté et de lacher-prise d'avec ses propres croyances et sa propre soumission aux exigences des proches et de la norme sociétale. Bien faire n'est pas faire comme le modèle, c'est le regarder, le questionner, le malaxer pour en extraire le jus suave de la vie et de l'attention à l'autre. Et à soi.
Bien faire ce n'est pas rechercher en permamence l'amour et l'attention de l'autre, cette quête éperdue et inéluctablement décevante car basée sur le manque et la recherche du comblement d'un vide. L'autre n'est pas soi, l'autre est une autre histoire, un autre traumatisme peut-être, certainement.
Nous avons la chance aujourd'hui, plus encore que par les temps antérieurs, d'avoir à portée de main des aides pour notre réflexion, des regards croisés sur le vivant et notre finitude, sur notre relation au biotope dont nous sommes une expression singulière : livres, vidéos, tutoriels, stages, formations,... Il est judicieux de s'en saisir, de les faire siens. Tel à été le sens de la création voici 20 ans du site spiritsoleil.
Mais je m'aperçois qu'en écrivant ses lignes balbutiantes, un article est né. Je vous le livre avec ses imperfections, celles qui font la beauté de notre condition humaine, forte et fragile. Il s'y trouve certainement quelques idées et pistes qui, sans être des remèdes et des clefs prêtes à l'emploi, trouveront peut-être écho pour vous.
Bonne année 2020, libérée encore plus des conditionnements, des oppressions et des limitations, tournée vers l'émancipation et la libération du vivant de ses pulsions primaires et limitatives, dans et pour un monde fraternel et de coopération. Il est à portée de main, la jeunesse mondiale - engagée dans le bien commun - nous en montre le chemin. Alors chiche ? on ose faire le pas de côté et chaque jour se lancer un nouveau défi fondamental : faire quelque chose de différent d'hier, positif et bienveillant pour soi, pour l'autre, pour la planète.
Jean-Pierre Seignon